Une bibliothèque d’horticulture centrée sur le Japon : mise en ligne du fonds Castillon sur Salamandre
La bibliothèque d’études japonaises du Collège de France conserve une très belle collection d’ouvrages, archives et manuscrits du botaniste Hippolyte de Castillon (1830-1898), dont elle a fait l’acquisition dans les années 1990. Avec le soutien du Centre de recherche sur les civilisations de l’Asie orientale (CRCAO) et de l’Université Paris-Cité, la bibliothèque a fait numériser une partie importante de ce fonds qui est désormais consultable sur Salamandre. Propriétaire terrien de Haute-Garonne passionné d’horticulture, Castillon s’intéressa aux essences et pratiques de culture japonaise. Afin d’approfondir ses connaissances, il entretint une correspondance avec des Européens ayant séjourné au Japon ainsi qu’avec des Japonais et apprit la langue en autodidacte. Il fit par ailleurs l’acquisition d’ouvrages en français, anglais, latin et japonais accessibles en ligne qui constituent un ensemble précieux pour les études japonaises, composé de 62 titres et 256 volumes. On y trouve également une correspondance (79 lettres) couvrant les années 1872-1873 comportant de constantes références aux plantes du Japon. Sont aussi présents des manuscrits traitant de procédés agricoles et industriels au Japon.

Les volumes couvrent plusieurs domaines du savoir et permettent de mettre en évidence les objectifs d’Hippolyte de Castillon. On trouve par exemple plusieurs manuels d’apprentissage, dont certains à destination des élèves japonais, qui lui ont permis d’acquérir une maîtrise suffisante de la langue. Plusieurs livres traitent de la civilisation japonaise, et enfin des techniques japonaises de culture.
Cet intérêt s’explique entre autres par la mode dont le Japon fait l’objet dans la seconde moitié du XIXe siècle et qu’on a appelée le « japonisme ». Castillon y est sujet, mais il semblerait qu’il aurait également voulu profiter de cet attrait en plantant des mûriers destinés à l’élevage de vers à soie ainsi que des arbres fruitiers, tel le kaki1. Cette bibliothèque d’érudit offre donc la possibilité d’étudier non seulement cet engouement français pour le Japon, mais également l’horticulture japonaise et la constitution d’un fonds d’ouvrages spécialisés par un passionné.
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- Esmein, Suzanne ; Kitayama, Seiichi. « La bibliothèque botanique du comte Hippolyte de Castillon de Saint-Victor », L’Ethnographie, LXXXVI, 2, 1990, p. 211-224 [↩]
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Christophe Labaune (7 février 2025). Une bibliothèque d’horticulture centrée sur le Japon : mise en ligne du fonds Castillon sur Salamandre. Colligere. Consulté le 18 juillet 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/13a0d